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Proposition de loi sur l’accompagnement des jeunes majeurs vulnérables : réaction de Jean-Claude Leroy

Publié le 20 mai 2019

Le 7 mai dernier, l’Assemblée nationale a adopté, en première lecture et après amendements, la proposition de loi sur l’accompagnement des "jeunes majeurs vulnérables".

Avant sa présentation au Sénat, le Président du Conseil départemental du Pas-de-Calais, Jean-Claude Leroy, tient à alerter l’opinion publique sur les risques que fait peser ce texte : 

Président Jean-Claude Leroy 1

Pour beaucoup d’observateurs, cette proposition de loi, avant le vote des amendements qui sont intervenus, semblait constituer une avancée importante dans l’accompagnement des jeunes majeurs sortant de l’Aide Sociale à l’Enfance. Sur ce point, il faut rappeler qu’elle s’inspire des pratiques de Départements qui comme le nôtre ont fait le choix d’investir dans l’avenir de ces jeunes.  

Dans le Pas-de-Calais, nous avons ainsi développé des dispositifs permettant aux enfants qui ont manqué de repères familiaux de mieux se préparer à l’autonomie, de pouvoir finir leurs études, de pouvoir trouver un logement, de ne pas être seuls…

1555 jeunes de plus de 16 ans pris en charge par l’Aide sociale à l’Enfance sont actuellement accompagnés. 600 âgés de 18 à 21 ans bénéficient d’un contrat jeune majeur. Un engagement fort que viendra remettre en cause cette loi si elle est adoptée en l’état.

En créant, en effet, un Contrat d’accès à l’autonomie en lieu et place du Contrat jeune majeur, et, en le réservant aux seuls jeunes issus de l’Aide Sociale à l’Enfance, le législateur exclut de fait une partie de la jeunesse en proie elle aussi à d’immenses difficultés : des jeunes en rupture familiale, des orphelins, des victimes de mauvais traitements pris en charge après 16 ans… Nous ne pouvons évidemment nous y résoudre !

Je reste aussi dubitatif quant à l’annonce de la multiplication par cinq des crédits de l’Etat consacrés à la lutte contre les sorties sèches de l’Aide Sociale à l’Enfance. A ce jour, les crédits que mobilisent l’État dans le Pas-de-Calais sur cette question, s’élèvent à 137 000 euros, alors que le Département y consacre chaque année près de 4 millions d’euros… Là encore, il faut faire plus, il faut faire mieux.